Contentsquare lève 410 M€ pour sa solution SaaS d’analytique des interactions des internautes avec les sites et les apps. Il dépasse de loin le record de levée de fonds par une French Tech et embarque Softbank parmi ses investisseurs. La start-up va recruter 1500 personnes et investir en R&D sur l’IA et l’analyse prédictive. (Photo Contentsquare)

Presque un an jour pour jour après un tour de table déjà conséquent de 174 M€, le Français Contentsquare lève l’impressionnante somme de 410 M€ (500 M$). Il explose ainsi le record pour une French Tech, détenu jusque-là par Mirakl avec une levée de 255 M€ en novembre dernier. Cette série E est conduite par SoftBank Vision Fund 2, un des deux fonds d’investissement dans les technologies du géant japonais, tout juste abondé de 30 Md$. Eurazeo, Bpifrance, KKR, Canaan, Highland Europe et BlackRock ont, de leur côté, renouvelé leur confiance déjà accordée à la jeune pousse lors de ses précédents tours de table. L’entreprise cumule ainsi 660 M€ d’investissements depuis sa création en 2012 et s’estime valorisée à 2,3 Mds€.

Contentsquare propose une solution SaaS très atypique d’analytique des interactions entre les internautes et les sites ou les apps, puisqu’elle s’attache à récolter et traiter les données liées aux mouvements ded pointeurs comme la souris ou le doigt. La jeune pousse investit fortement dans la R&D en IA et en analyse prédictive pour tirer de ces informations des indicateurs d’efficacité des différentes typologies de contenu. Contentsquare repère les points de friction dans le parcours de l’internaute et surtout, son IA préconise des solutions d’amélioration. Objectif : flirter avec le graal que représente pour les marques, la rétention de l’internaute sur un site ou dans une app.

Développer la R&D et l’international

L’entreprise ne dévoile pas son chiffre d’affaires, mais elle annonce compter 800 collaborateurs. Avec cette nouvelle levée de fonds, elle compte en recruter plus de 1 500 durant les 3 prochaines années, en particulier pour sa R&D et sa division produits. Les 410 M€ serviront donc à des investissements humains et au développement technologique de la solution. La start-up a d’ailleurs lancé son propre incubateur de start-ups Atomic Labs, fin 2020. Mais elle veut aussi poursuivre son développement hors de France. Déjà très présente en Europe et aux États-Unis, elle va renforcer son activité en Asie-Pacifique où elle dispose déjà d’équipes à Singapour, Tokyo, Melbourne et Sydney. Et désormais l’appui d’un partenaire de poids dans la région, avec Softbank.

Emmanuelle Delsol